Revue de presse

11.04.2021

L’argent des contribuables va dans les poches des sociétés immobilières

Le PS Suisse reproche aux propriétaires immobiliers de ne faire aucun geste au niveau des loyers, malgré la crise. L’association immobilier suisse se défend.

Ce n’est pas nouveau: les commerces trinquent pendant la pandémie. Les magasins non alimentaires ont dû fermer pendant plusieurs mois. Les restaurants, eux, sont toujours fermés. Les pertes financières poussent de nombreuses personnes à demander de l’aide à l’Etat. Parmi les plus gros frais figurent les loyers des locaux. Le Conseil fédéral a récemment relevé à 10 milliards de francs les moyens destinés aux programmes d'aide pour les cas de rigueur. Une partie de cet argent sert à payer les frais fixes, tels que les loyers.

Ce qui dérange le PS, c’est le positionnement des propriétaires immobiliers. Selon le parti de gauche, ils sont rares à baisser les loyers afin de venir en aide aux locataires. Les propriétaires seraient têtus et préféreraient attendre pour encaisser le plein loyer, payé avec les aides pour cas de rigueur, donc avec l’argent des contribuables. Le chef du PS, Cédric Wermuth, appelle ainsi Daniel Fässler, président de l’association immobilier suisse (AIS), à prendre position. «Lui et ses collègues sont priés de nous expliquer pourquoi le peuple doit assurer les gains des entreprises immobilières durant cette crise.»

Solutions collégiales

 

Flavien Gousset, responsable de campagne pour le PS, estime que les loyers représentent 80% des frais fixes qui ne sont pas couverts par le chômage partiel. Selon lui, les entreprises immobilières privées détiennent environ 45% des surfaces commerciales de Suisse. Elles toucheraient ainsi près de 3,5 milliards de francs issus des aides pour cas de rigueur. «Cet argent provient des contribuables.» Le PS critique: «De nombreuses personnes se battent depuis un an pour survivre financièrement tandis que vous vous intéressez uniquement à vos bénéfices. Vous n’apportez aucune contribution pour surmonter la crise.»

Contacté, Daniel Fässler se défend: «Le Parlement a décidé de manière démocratique de ne pas se mêler du droit privé.» Il dément aussi le fait que les entreprises immobilières n’accordent pas de rabais au niveau des loyers. Les membres de l’AIS auraient été appelés à plusieurs reprises, à trouver des solutions collégiales.» Daniel Fässler rappelle par ailleurs que l’AIS a proposé en avril au Conseil des Etats de renoncer au paiement des loyers commerciaux allant jusqu’à 5000 francs. La proposition avait finalement été refusée par le National.

Source : 20minutes.ch, Carla Pfister/ofu